Avez-vous le droit de toucher l’aide publique qui fait son grand retour ce mardi ?
Trois mois après sa suspension, MaPrimeRénov’ fait son grand retour, ce mardi 30 septembre. Une bonne nouvelle pour les propriétaires désireux d’améliorer leur fameux DPE (Diagnostic de performance énergétique). Mais elle en cache une mauvaise : l’aide publique, lancée en 2
Enfin, troisième chose à savoir : les propriétaires de logements qui ne sont pas des passoires thermiques (DPE F ou G) après les travaux, ne toucheront plus de bonus de 10%. Autrement dit, l’État ne prendra plus en charge cette part des travaux de rénovation énergétique.
• Travaux isolés (MaPrimeRénov’ par geste)
Aucune modification n’est à prévoir pour les trois derniers mois de l’année. Seuls les propriétaires modestes et très modestes et qui possèdent des passoires thermiques peuvent bénéficier de MaPrimeRénov’. La part financée par l’État reste identique : 80% du coût des travaux pour les très modestes et 60% pour les modestes. Pour une pompe à chaleur, qui est la plus prisée par les Français, l’aide s’élève à 5000 euros et peut être doublée (5800 euros) si vous faites appel à une société spécialiste de la rénovation énergétique (Hellio, Hello Watt, Effy, Prime Energie...).
Quid de 2026 ?
• Rénovations globales
En 2026, MaPrimeRénov sera accessible pour tous les ménages, aisés comme modestes et quels que soient les travaux. Toutefois, seuls les logements classés «F» et «G» pourront bénéficier de l’aide publique. Avec un plafond de travaux toujours identique, de 40.000 euros. Les premiers bénéficieront d’une prise en charge - constante - par l’État de 80% du prix des travaux pour les très modestes et de 60% pour les modestes. En revanche, celle des seconds baissera de 50% à 45% pour les revenus intermédiaires - elle restera stable si votre DPE baisse de 2 lettres - et de 40% à 10% pour les plus aisés.
• Travaux isolés
Deux «gestes» ne seront plus financés par MaPrimeRénov’. Exit l’isolation des murs ! Par l’extérieur et par l’intérieur. Un chantier souvent primordial pour améliorer le DPE d’un logement. Avant de changer votre système de chauffage et/ou vos fenêtres. «Plus d’un dossier de demande d’aide sur 10 concernait ce type de travaux au 1er semestre», souligne Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, spécialisée dans la rénovation énergétique.
Exit aussi l’installation d’une chaudière biomasse (à bois ou à granulés), très prisée par les Français ! Le chauffage biomasse via les poêles reste en revanche éligible. Idem pour la pompe à chaleur. Bonne nouvelle : fournir un DPE ne sera pas obligatoire pour bénéficier de MaPrimeRénov’.
CONCLUSION : «Je conseille aux ménages modestes d’opter pour les rénovations globales qui seront prises en charge à 80% par l’État, aux ménages intermédiaires, de choisir au cas par cas et aux ménages les plus aisés, de faire les travaux un par un. L’attente sera beaucoup moins longue que pour une rénovation globale et vos aides, déjà faibles, ne seront pas englouties par les frais annexes», conseille Pierre-François Morin, d’Hello Watt.
EXEMPLES
Un ménage modeste, qui veut rénover entièrement sa maison de 100 m², aurait touché 34.853 euros d’aide, avant la suspension du 23 juin 2025, pour des travaux qui lui coûte 38.725 euros. Aujourd’hui, la subvention baisse à 30.980 euros. Soit une hausse de 100% du prix à payer par le ménage.
Quid des ménages intermédiaires ou aisés ? Ils doivent attendre le 1er janvier 2026 pour envisager des travaux de rénovation. Gardons le même exemple ci-dessus.
Avant le 23 juin 2025, ils auraient touché 23.235 euros d’aide pour une rénovation globale. Aujourd’hui, le soutien de l’État recule à 17.426 euros. Soit une hausse de 40% du prix à payer par le propriétaire.
Dans le cas d’un «parcours par geste», le coût total s’élève à 34.725 euros. L’aide baissant de 4000 euros (13.563 à 9563 euros), le reste-à-charge pour le propriétaire grimpe d’autant (21.162 à 25.162 euros), soit une hausse de 19%.
020, n’aura plus rien à voir avec la version avant sa suspension. Explosion de la dette publique oblige, le gouvernement a décidé de faire des économies.
L’aide publique MaPrimeRénov’ ne déroge pas à la règle et va subir de nouvelles retouches. Il y aura des gagnants et des perdants de cette énième réforme qui a de quoi donner mal à la tête. «Nous observons une énorme perte de confiance des ménages dans le dispositif. L’activité ne redémarre pas du tout comme avant la suspension», s’inquiète Camille Thomas, présidente d’Assistant Rénov’, qui a accompagné 3000 ménages depuis 2023. «Les stop-and-go successifs de MaPrimeRénov’ ont profondément déstabilisé les ménages, les artisans et plus largement l’ensemble du secteur immobilier, critique de son côté Laurent Nataf, président d’Homélior. La stratégie pour cette fin d’année et pour 2026 est incompréhensible car elle va mettre de côté beaucoup de Français.»
Du 30 septembre au 31 décembre 2025
• Rénovations globales (MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur)
Pour les trois derniers mois de l’année, ces travaux d’ampleur font leur retour mais avec des aides réduites et des critères durcis. Et un nombre de dossiers limité : pas plus de 13.000 demandes seront acceptées. À titre de comparaison, 30.000 dossiers ont été déposés, pour le seul mois de juin. Le 30 septembre, ce sera donc «premier arrivé, premier servi».
Premier changement : le plafond de dépenses éligibles a été abaissé de 70.000 à 40.000 euros pour un gain de trois lettres sur votre DPE et à 30.000 euros pour une amélioration de deux lettres. Le surplus ne sera donc pas financé par MPR, en sachant que le coût d’une rénovation globale s’échelonne entre 50.000 et 60.000 euros (tous logements confondus). «Soit le reste-à-charge des ménages va exploser, soit les propriétaires seront moins ambitieux sur leurs travaux», redoute Pierre-François Morin, directeur activité rénovation d’Hello Watt.
Le second changement ? Seuls les propriétaires de logements avec un DPE E, F ou G peuvent toucher MaPrimeRénov’. À condition qu’ils touchent des revenus modestes voire très modestes (les plafonds de revenus sont basés sur le revenu fiscal de référence et varient selon la localisation du logement. Voir le détail ci-dessous). Leurs travaux seront financés par l’État à respectivement 80% et 60%.
Les propriétaires touchant des revenus «intermédiaires» ou «supérieurs» ne pourront donc pas déposer de dossier d’ici la fin de l’année. «N’attendez pas le 1er janvier 2026 pour monter vos dossiers. Faites-le dès maintenant, déposez-le d’ici la fin de l’année pour qu’il soit traité dès l’ouverture en janvier», conseille Pierre-François Morin.